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En mon nom

Oriflamme des gentils
Je marche à ta suite
Par ces sentiers ardus
Et j’élève mon chant

Bannière des humbles
Faisant taire les vents
Je veux Te louer
Par do-mi-ut-ré

 


Les Nouveaux Cantiques

Pour mon cœur blessé
Tu fais pleurer la pluie
Et les jours tristes
Tu me berces de neige

Que ma joie demeure
Quand je te chante
Au soleil couchant
Un chant bel et neuf

 


Par les Orbes Terrestres

D’Orient en Occident
S’élève les calices
Des vies qui s’oublient
Aux pieds des pauvres

Point de souliers dorés
Mais une beauté invincible
A jamais accordée
A travers les larmes

 


Toile du Malin

Marqués pour l’abattoir
Dans le dos l’on me pousse
Devant nous le gouffre
En avant toute !

Descentes vers l’antre
Ténèbres sans fin
Mais j’attrape au passage
Une lueur qui me sauve

 


Car Il vient

Redresse ta tête
Et regarde au loin
Jaillir l’aube promise
Déjà elle t’appelle

A sourire, être joyeux
De la vraie victoire
Qui dans ta face brille
En ce beau matin

 


Larmes pour le Roi Mort

Seul en ma cellule vide
J’ai pleuré ton départ
Par ces notes divines
Toi, l’ami courageux

D’alpha comme d’oméga
Haï des tabliers de sang
Tu t’abstins du massacre
Des saints innocents

 


Le chemin de Croix

Peut-on en ce Monde
Rire sans pleurer
Et pleurer sans rire ?
La lâche raison oblige

A taire nos cœurs ardents
Qui rêvent d’une Terre
Ou l’amour ravirait
Petits comme grands

 


Combien de temps encore ?

Le coq s’est tu
Bourdons, abeilles,
Faons, enfants et éléphants
Rien n’est comme avant

Par notre orgueil méchant
La terre se vide
Comblée de nos crimes
De poisons étouffants

 


Haut les cœurs

Par peur d’être prophète
De honte d’être un enfant
Du Très-Haut bienveillant
Nous fermons la bouche

Et faisons taire nos âmes
Quand on salit ton Nom
Or les cloueurs s’efforcent
De nous mener en fosse

 


Libera me

Donne-moi le courage
De vaincre ces chaines
Qui - ignorant la honte -
Me font l’objet d’un Autre

Liens qui de l’abîme
M’accrochent et m’enlacent
Dans une chute aveugle
Ou se meurt même l’espoir

 


Agneaux de Dieu

Quand t’éteindras-tu
Insolent Holocauste
Qui tarit notre source
Dès le sein des mères
Le plan du Malin
Déchire, découpe et brûle
La moisson pourtant promise
A la vie éternelle

 


Et rege eos

Quand nous reviendras-tu ?
Nous avons tant espéré
Voir en nos propres jours
Advenir ce règne heureux

Où tu relèveras
Ce qui était courbé
Ou les seules larmes
Seront celles de joie

 


Usque in Aeternum

Tel d’un amour premier
Tu as pris soin de moi
De moi comme des autres
Mais je t’ai ignoré

Tu as alors porté
A comble de beauté
Les dons de chaque jour
Délices immérités

 


Le jardin de mon père

Par ces fenêtres claires
Je vois croître tous les ans
Les tons de vertes feuillées
Que tu plantas, courbé

Par un sort dont de haut
On moque la bassesse
Mais ce trésor nous reste
Témoin des âmes blessées

 


Les bêtes sages

Vais-je vous abandonner
Aux équerres cruelles
Vous les mésanges, les corbeaux
Les écureuils, les hérissons ?

Alors que pointe l’aube
Et que les truelles avides
De pierres à entasser
Viennent vous pourchasser ?

 


Salva ea

Par pitié sauve-la
Cette terre si belle
Des balafres mortes
De nos tours fières

Ceint-la d’aube nouvelle
Fais naître à nouveau
Un grain si doux et bon
Qu’il effacera l’ivraie maligne

 


Génération future

Quel leg indigne et vicié
T’enclora dans sa laideur ?
Que verront tes yeux
Destinés à une splendeur

Qui ne sera plus vue
De par ce monde privé
Par une folie vorace
De toute œuvre divine

 


Viens manger !

A jeun, je m’élève
Vers un ciel libéré
Repus, je m’affale
En des vices torves

Un petit coup de noir
En travers du gosier
Et cela repart
Pour une nuit agitée

 


Dada

Un rêve m’a accusé
Par une nuit transie
De t’avoir abandonnée
En tes jours de vieillesse

Ton regard si bon
Une vie faite d’égards
Et d’humble service
Finie en aigre solitude

 


Osons du corps

Facile à dire !
Est-ce dans la tête
Ou dans ces jambes
A ras de terre

Je me faufile vif
De honte en honte
Entre les haut cercles
Où l’on jacte, maudit et rit

 


Lard contemporain

Dédain et mépris
Me font barrage
Mille étoiles vaines
Me lassent d’outrages

Mais toi, O Beauté,
Âpre et folle liberté
Tu es le seul prix
Que mon Art me paie

 


Tonne haut & fort !

Pourquoi me subjuguer
A ces pairs censeurs
Qui pour m’égarer
M’avisent un seul chemin

Le leurre, jaloux et grégaire,
De la Cour du moment
Ne me fasse jamais taire
Les élans de mon cœur !

 


En harmonie

Quand les notes s’aiment
Nos âmes s’envolent
Regrettant les ères
Que la laideur a terni

Do-mi-ut-ré
Ouvre cette humble suite,
Ma réponse de disciple
A Si-la-do-si vénéré

 


Sacrée polyphonie

Que nos nobles voûtes
Jadis haut dressées
Par une foi ancienne
Tremblent de plus belle

Nervures entrelacées,
Entremêlées de voix pures
Montant tel l’encens
Au soir de ma vie

 


Dodéca faune

Je traîne ce boulet
- Pierre tirant à mon pied -
Qu’on damne mon aisance
A bien sonner, d’accord !

Mais, marteau sans Lettres,
Sans doute fou d’ivresse
Mon mètre et Maître
Ne restera que l’Alte B…

 


Art de la fougue

Fuite sans fin
Elan renouvelé
Je te suis fait sujet
Et contre les vassaux

Du chaos destructeur
J’écris quatre lignes
Qui me transportent
Bonheur proche, lointain malheur


Dissonants et trébuchant

Fiers de leurs rauques cris
Ces noirs corbeaux
Hantent mes nuits
Terrassé par leur stridence

Lassé de leur ennui savant
Je racle les murs du temple
Sans le sou par ces bandits
Tomberais-je en silence ?

 


Il était une foire

C’était une belle foire
Où l’on se montrait
Prompt à lapider
Tel vilain, coupable

De n’avoir bien suivi
La ligne du moment
Le parti du grand nombre
Veillait au faux pas !


L’Art & Création

Il est de bon ton
Cela fait grand genre
De se rire un peu
Des amants du passé

De nos jours on nous rase
L’hier au matin suivant
Qu’en dira-t-on plus tard
Je ne le saurais !

 


Les pyramides

Muet, lèvres ouvertes
Je vois s’écrouler
Notre vielle chapelle
Sous leurs coups de boulet

On veut établir
Pour les y loger
Une bêtise bétonnée
Pour tablier raisonnable…

 


Dire la légende ?

Fin d’un siècle maudit
Milieu d’année auguste
Je fus pris de frayeur
Car soudain je compris

Qu’en ce monde failli
Bien et Mal se disputent
La faveur de mon âme
Et je m’y suis perdu !

 


Dans l’ombre

La gueule de folie guette
Qui se croit plus malin
Lire entre les lettres
Découdre leurs sens

Dans la sylve des mots
Est tapi un monstre
Hâte-toi de le fuir
Plutôt vers la clairière


Dimitri Arnauts,

Le 1er Juillet 2019






 

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