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Sans partage

C’est bon de chanter
Un chant à notre Dieu

La plainte des Psaumes
Répare le cœur blessé

Chaque mot du Roi
Entre et me lave

Dans le livre,
Est écrit pour moi

Ce que qu’il veut
Que je fasse.

Et les soirs de silence
Ton chantre reverdit

.
Mais, tu me veux
A la table des délaissés

Marcher sur le chemin
A côté de l’oublié

Écouter ta Parole
De la bouche démunie

Voir dans les rides
Les marques de l’injustice

Et dans les yeux usés
Le joug du malheur porté

.
Oui ! chaque destin trouvera
Destin plus dur encore

Et nos bonheurs vénaux
Coûtent aux plus humbles

Car ce monde dit libre
S’est affranchi de l’autre :

Combien de passages
Sans accorder un regard ?

Quelle main tendue
Trouve l’appui un instant ?

.
Rends-moi, enfin, fidèle
A ton chemin qui s’efface

Laisse-moi disparaître
Le temps d’un pain partagé

Pas seulement pour ma joie
Je fais partie des repus

Mais, pour cette étincelle
Qui revit dans un regard

Pour ce petit somme mérité
Quand la faim ne mord plus

Pour ce merci plus précieux
Que les salaires princiers

.
À vous, les amis
De nos rues cruelles

À vous, les amies
Qui marchent seules

Ces quelques heures offertes
À autre que moi-même

Sans ce petit partage
Je resterais sans rien

À vous donc, sainte famille
Phalange des innocents

Cette petite prière
D’un chantre, reconnaissant

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