Prière
Sois plus sage, ô Ali
- Ta noblesse t’oblige
Que la colère du jour
Souviens-toi de l’azur
D’Isfahan l’inégalée
Ses dômes ciselés
Chéris comme la vie
Pour tes âges à venir
Ses portails inouïs
Ne joue pas au jeu
Les jardins d’émeraude
En ses parvis sacrés
Rien ne vaut l’eau
Des fontaines pures
Qui abreuvent tes prières
Si le Diable perfide
Veut attiser ta fureur
Bois de leur eau paisible
Rien ne vaut la brise
Qui porte la bonté
De Dieu vers les hommes
Et si Ibliss le fourbe
T’aveugle par ses fumées
Laisse faire le vent
Plus que la victoire
- Ce butin des voraces
Cherche la Paix de Dieu
Car plus que l’or
Vaut le trait inspiré
Qui y grava Sa Parole
Et plus que l’argent
Importe le sourire
Des tes pauvres, de tes innocents
Ne tourne pas en pleurs
Le chant de louange
De tes enfants pieux
Seul le sein des mères
Doit être la source
De ta fierté, de ta force
Ne mets pas en gage
Auprès de Satan
Les œuvres de Dieu
Car tes terres sont riches
De mille et une Beautés
Que nul ne sait imiter
Et les dons du Très-Haut
- Que l’impie envie
Sont votre unique sève
Ta vengeance serait l’écho
Du rire du Démon
La queue de ses crimes
Car le Prince du Monde
Veut embraser
Sion contre Qom
Et la guerre est son feu
Dont les flammes malines
Cherchent vos trésors
La patience de longs siècles
Sut guider les mains
D’artisans fidèles
Un instant de folie
Peut livrer au Mauvais
Toute l’œuvre Divine
Devant les âges splendides
De la Perse antique
Sauve ton héritage
Quand une mosquée brûle
Les voisins querelleurs
Ne se passent-ils les jarres d’eau ?
En ces temps mauvais
Tends aussi ta main
Vers l’ennemi d’hier
Non pas pour blesser
La chair qui t’était frère
Mais pour bénir et aider
Car à chaque guerre
- Balafre dans la Création
Notre balance penche
Et le Jour viendra
Ou les amoureux de la guerre
Iront l’aimer en Enfer
Car le Malin enchaînera
La main qui tint le sabre
L’esprit qui aimait maudire
Mais Dieu guidera
Vers les Jardins Éternels
Tout cœur s’ouvrant à la Paix
Entends donc ma supplication, ô Ali !
- Celle d’un fou, d’un poète
Et jette ta colère au feu
Dimitri Arnauts,