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Premier Semis
J’étais un rameau, un peu courbe
Pas des plus beaux, né de la tourbe
Et toi, tu étais fleur si belle
Que moi, mon cœur encor’ chancelle
Tu étais la Manon des sources
L’étoile qui voile la Grande Ourse
Et moi, rêvant d’être ton page
Pour toi, mon unique apanage
De bons cieux nous plantèrent proches
Afin que nos feuilles s’accrochent ?
S’entremêlent dans les vents joyeux
Comme ces enfants jouant leurs jeux ?
Je tomberais moins dans la mort
Que dans tes yeux qui me jettent sort !
Au fond de tes abîmes d’amours
J’écrirais mon nom pour toujours !
Mais las, les charges de l’enfance
M’écrasèrent bas dès mon matin
Tu t’envolas, ta délivrance
Ta sauvé, comme elle m’a éteint
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