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Petite Maman

Au fond de la maison
Tu te blottis, enfouie
Sous tes duvets gris

Ta chambrette blanche
Pâle comme un brouillard d’hiver
Une petite tanière

L’écran télé rassurant
Comme un miroir peint
Jette son halo blême

Près du lit, le petit panier
Souvenir sacré
De ton petit chien

Un paravent blanc
Muraille dérisoire
Contre le bruit du monde

Tu t’es endormie
Sous la couette tendre
Le visage creusé

Jusqu’au matin,
Et sa vie de services,
Ta mince respiration

Parfois j’entre
Inquiet du silence
Et je te vois

Fragile, presque d’albâtre
Immuable, bouche bée
Tes cheveux tels un voile

Mon cœur se fige, inquiet
Mais un petit nuage tiède
Dans l’air froid, me rassure :

Ton souffle, fidèle

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