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Paille pour Poutre

Le fer croise le fer, pour son malheur
Ainsi le mal ne blesse que malins
Les cœurs doux s’accordent, par bonheur
Afin que le bon, bénisse le bien

Javelot lancé, ou flèche tirée
Retourne à l’archer - cible à son tour
La dague pointue, le dard enfoncé,
Recrache venin - frelons alentours


J’ai mis bien du temps à comprendre
Divine parole, qui durs juges outre
- Maux sans pardon ni grâce à rendre ?
Parabole de paille et de poutre

*

Mais Toi, Tu ne rendis coup pour coup
Épines, fiel sur ton front, transi
Ma face en honte vit Ton regard
Triste douceur d’un Roi bon, trahi

Tu pensas plaies d’aveugles, lépreux
Rendis vue aux uns, vie aux autres
Cavaliers chus : grecs, esclaves, hébreux
Tu nous fis vrais, égaux, apôtres

Siège de Sagesse, Ô cœur brûlant
J’ai fui, mi-chemin, ma grande honte
Moi - cœur de fiel sis en cœur de pierre
Refais-moi chair, Dieu d’Amour ardent !

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