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Ou sont passés les chants de Sion ?

Tous nous sommes tombés en feu
Dans les ténèbres de l’histoire

Et tu veux qu’ils ne désirent pas
S’en retourner vers Dieu ?

Nous avons tous vendu la terre
De nos vieux pour aller manger ailleurs

Et tu voudrais qu’ils brûlent
Les dernières racines de temps bénis ?

Qui, ils sont un peu différents, comme ailleurs
Nous le sommes aussi pour d’autres

Et tu voudrais qu’ils n’aiment plus Dieu
Parce que nous, nous n’y pensons même plus ?

C’est beau de ne jamais oublier
la maison de son enfance, de sa naissance

De pleurer les murailles anciennes,
Les parvis lavés de lumière, la forteresse de Dieu

N’est-ce pas beau, quand un vieux peuple fatigué
Rentre chez lui, au soir du monde
à faire pleurer aux déserts un nouveau printemps ?

On devrait rivaliser de chants et de danses
Dans les rues de Bruxelles en fleur, à la suite d’Israël !

Mais au lieu de cette joie,
leurs vieux se penchent et entrent par la petite porte

Pour des sabbats cachés, presque honteux,
dans l’ombre de l’âme des canons, gonds clos

La gloire des Psaumes du Roi pénitent,
Devrait éclater à fendre les pierres en nos poitrines

Nos âmes exalteraient le Seigneur, et les cloches
Danseraient au tours - aux cris déchirés du Shofar !

On se réjouirait tous, de la Mecque aux arches de Qoms
Que les artisans sont revenus au pied du Temple !

Car que chanterais-tu, Étranger, quels récits porteraient tes Sourates,
Les cantates, sans les rires de Sarah et les joies de Marie ?

Ils feraient un pas vers nous, et nous vers eux
Comme dans un noble bal sacré, en l’ancienne Mantoue

Tu vois, nous avons brulé ce que nous adorions, ou jalousions
Et maintenant, qui rivalise encore ici, de plaire à Dieu ?

Alors, on a plus honte de leur montrer la porte ?
Quand eux, ils nous ont montré un sentier vers le ciel
par les prophètes, par la harpe et par la croix !

Partez, retournez, rentrez chez vous ! Ils vous le hurlent tous,
ivres et oublieux de leurs propres conquêtes mendiantes

Jadis, nous ne vîmes pas notre mal, ni le vôtre
Nos sangs mêlés, rangées d’acier contre colonnes de granit

Si l’on s’est fait tant de mal tant de temps,
Ne doit-on pas à présent s’aimer encore plus?

Mais moi, je vous regrette : laissez-nous un peu de votre lumière,
fils et filles de Sion - aux boucles d’or et de jaspe !

Honnêtement : vous nous manquez ici,
vous manquez à nos voûtes, nos villes et nos étoiles…

Rome s’assombrit de noir, et Athènes de pourpre
Si la blanche Jérusalem ne marche plus avec nous

Et si nous n’avons plus les couleurs
de l’eau, du ciel et de la lumière ?

Avec quels traits divins, si purs et si humains,
signeront-nous la paix en nos cœurs assombris ?

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