Océans

L’océan est salé
Car ce sont les larmes du monde

Chaque goutte qui y advient
A coulé à travers les enfers :

Les larmes des mères,
Avalées par le sol des cimetières militaires

Les pleurs des enfants,
Qu’emporte le vent des quais de gares

La plainte de deuil,
Qui nourrit les buis de nos tombes fraîches

Le sel, premier et dernier salaire
A tout su blanchir : le sang, la sueur, la bile

Il a su diluer et rompre les rangs
Entre couleurs de livrées de cours en guerre

L’océan est lassé,
De son poids immense, de sa basse flatitude


Or, le soleil, ardant non sans amour,
Réveille à lui la fine fleur des flots