Notes de légende
Aux artisans du Beau
Ces quelques vers mignons
Legenda delenda est?
La bourse ou la vie
Rattrapé par mes dettes
- Bientôt on paiera l’air ?
Il faudra que j'm’y mette
Lundi, je change d'aire
J'ai été quémander
Aux copains tout-puissants
Subsides aux subsidiés
Bredouille, échec cuisant
De quoi tous vous payer
Violons, âmes et cors
Si vous vouliez jouer
Ma musique à prix d'or
Mais, vous ne voulez pas
Donc, je m'auto-publie
Mais, vous ne likez pas
Faut-il que donc j'oublie
Mon rêve et mon espoir
De raviver la flamme ?
De relever l’étendard ?
De brandir le calame ?
Je ne suis des plateaux
Je suis juste de plume
Des podiums, chapiteaux
Ni marteau, ni enclume
J'ai voulu vous saisir
D'effroi et de délice
Espérant accomplir
L'amour et son calice
J'encourage et je rage
J'aide et je plussoie
Mais seul le gris surnage
D'un commun désarroi
Ma beauté est-elle morte ?
Ou change-t-elle de peau ?
Qui me perd de la sorte ?
Serpent ou escabeau ?
Ma taille n'est pas grande
Point de vues fiscales
Ma dîme, mon offrande
Est juste musicale
J'en connais ainsi d'autres
Qui n'ont l'heur de plaire
Aux surcroissants apôtres
Du lucre écrase-misère
Tel, par son Art émule
Les génies précédents
Tel autre, sans férule,
Sert ses frères souffrants
Des petits, l'infâmie
L'on raille, et la colère
Car des grands la famille
Ne souffre de leur guère
Mors signifie grand manque
Pour l'art comme pour le pain
Abondant dans les planques
Mais rare au quotidien
Allez, chers curateurs,
Curez-vous les oreilles !
Intendants, programmateurs :
Jamais musique n'est vieille !
Il n'y a obligation
Ni fraîcheur garantie
A feindre l'affection
Pour dissonance sans vie
Tons majeurs ou mineurs
Peuvent encore des merveilles
Emotions et bonheurs
Jadis, hier ou cette veille
Donnez une chance à la belle,
Vautrés, derrière vos sièges,
Elle est cœur sans capelle
On l'étouffe, sacrilèges !
Mais une note, bas de pages,
Par la nuit tue, niée
Même coulée, surnage
Par l'aube des temps, sauvée