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Marolle de nuit
Je te pensais accrochée
Comme la main d’un mendiant
Au manteau du passant
Je te croyais jolie
Comme un tableau perdu
Oublié des marchands
Je te voyais en fête
Comme un carnaval fou
Les jours de victoire
Maintenant, je te sais
Triste sous la pluie
Même si tes pavés luisent
Je te sens en deuil
Des jours de bataille
Malgré le rire des rues
Je te sais au départ
Vers des temps lisses et vides
De tes enfants ivres
Reviens-moi, Ô Marolle !
Au jour qui pointe demain
Me referas-tu fête ?
Que tes banderoles signent
D’injures joyeuses
Tes clochers vertueux !
Que tes bibelots ventrus
Tombent en ruine
Devant les curieux !
Que des regards gais
Des terrasses bondées
Suivent tes belles !
Refais-moi ce plaisir :
Dès cette nuit mouillée,
Cuisine-moi un matin…
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