Lumen de Lumine
Toi qui gonfles d’espoir
les torses chargés
des enfants malades
Qui leur souffles
En un matin de joie
le chant qui guérit
A toi la pureté douce
Du jeune lapin blanc
Toi qui guides
à travers les crevasses
la quête des fourmis
Qui leur offres
jour après jour
de quoi subsister
A toi les ailes lisses
De la colombe sainte
Toi qui entends
gémir les vieillards
dans la solitude
Qui réveilles
au creux de la nuit
l’âme aidante
A toi le pain sacré
Sa mie tiède généreuse
Que nous,
les fous grandioses
Les consumés de hauteurs
Qu’on se gonfle encore
De savoir écraser,
moquer et rompre !
Mais qu’on te laisse
Les petits et les frêles
Que nous,
les sages aveugles
Les certains de tout
Que l’on sache un jour
Au moins un jour
Cette chose :
A toi appartiennent
La bonté, la pureté, les gentils
La couleur blanche
La forme ronde
à la table du pauvre
dans les nids dévastés
dans les creux sans espoir
et les ombres esseulées
Maintenant,
Et pour chaque jour,
Jusqu’à la fin des mondes