Le petit refuge
Sur la voie des retrouvailles
il faut savoir se perdre
oublier les jours perdus
à maudire le silence des autres
Sur la voie des embrassades
il faut vouloir ouvrir grand
nos bras qui se resserrent
autour de coffres vides
Sur la voie de la réconciliation,
il y a un petit refuge.
On peut y rentrer.
Mais, laisser à la porte :
son bardas de vielles casseroles
ses dix cordes entremêlées
pour y trouver un peu de paix
Le petit refuge se trouve
environ à mi-chemin
entre tous nos camps hostiles
on peut le voir de loin
si l’on sait voir clair
à travers les orages
Si on a soif,
on pourra y trouver
un puits d’eau pure
qui nettoie le cœur, dit-on
de toutes ses cendres
Si on a froid
on pourra y allumer
un petit feu de bois
qui réchauffe les mains
des amis retrouvés
Sur les voies qui y mènent
lassés, on abandonne
aux ronces nos scandales
on continuera pieds nus
Cela nous fait moins grands
mais plus proches des fleurs
On sentira mieux le baiser
de la terre qui nous porte