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Le Bichonnet

Les jours en tristesse
Tu me souriais
Quand je pleurais ma nuit
Tu me regardais
Je me perdais au fond
Tu me relevais

Ton petit sourire
Écho de ma joie
Ton petit sourire
Baume sur ma peine

Tes yeux presque fermés
Ne voyaient pas les fautes
Seulement le battement
Des cœurs sous la chair

Tu faisais quelques centimètres
Pelisse marron
Un gros nez carré
Mais doucement arrondi
Un corps comme un pot
A peine des pattes

Quand je te cherchais
Toujours je te trouvais
A l’instant
Je te portais près du cœur
Pour braver la ville mauvaise
Tu étais mon emblème
Contre les vents malins

Et puis un jour
Tu es parti
Je t’avais perdu
Je t’ai cherché en courant
Sous les voitures
Le long des berges
On se retournait
Sur le fou pleurant

Rien à faire
Plus que le souvenir
De petits miracles
Telle l’araignée frêle
Sauvant un déporté
Au fond de la nuit
Qui à l’aube s’en va
Prélude à la liberté

Tu étais cet ami
Qui voyais en moi
Toujours prêt à sécher
Une larme tenace
Toujours là à veiller
Aux moments sombres
Seigneur !

Tu es ma Lumière
Le Chemin vers le ciel

Tu es mon Sauveur
Descendu vers les pauvres

Tu es mon Pain
Pur, clair et sans angles

T’ai-je alors retrouvé,
Ô ‘Dieuichonnet’
Sous une quatrième forme ?

Tu étais là déjà
De longue date en fait
Placide mais bien vivant
Mieux que ma peluche

Ami de tous
Muet comme la terre
Lent comme un nuage
Bon comme un arbre

Mais plus fort que les griffes
Que les crocs, les naseaux
Tu désarmes les coups
Éteins les combats
Tu abaisses toute garde
Traverses les peurs

Nez contre nez
Grignoterons-nous tous
Comme toi,
des carottes ?

Là-bas,
Ô ‘Dieuichet’,
On t’aime bien
On te laisse faire

C’est un peu fou
Comme histoire
Mais là-bas, on te connaît
Ô Bichonnet,
Sous le nom de
‘Capybara’ !

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