La Vraie Victoire
Le meurtrier a frappé
Du tréfonds de sa haine
Grief longtemps amassé
Crimes à la centaine
Il n’a pas épargné
L’enfant, le chérubin,
Massacrant, aveuglé
Le jeune comme l’ancien
Mais, il a déjà perdu
Son combat se mourra
Car, ce que haine voulut
Jamais elle n’obtiendra
.
O haine, vois ton ennemi
ses bras entrelacés
Marcher fier, affermi
Ses cœurs exaltés !
O haine, le connais-tu ?
Sais-tu d’où il vient ?
De quel lieu reclus
Son souffle te parvient ?
Son nom est Amour
Sa lumière est la Pitié
Son lieu sera toujours
Le sommet très élevé
Vois ses foules émues
Braver faces de glaives
Aux armes repues
Opposer divines trêves
Vois ses fils et ses filles
Du Caire comme de Sion
Qui, généreux, sacrifient
Qui un pain, un poisson
Chacun se souvient,
Des malheurs de son clan
Du deuil d’un voisin
Des larmes d’antan
.
Ô Montagne de Sion,
Sois juste en tes colères
Ne perds pas ta vision
Ton souvenir des misères
Mesure la mesure
De ton dur jugement
Apaise la fêlure
Qui balafre l’Orient
Ne sois plus la raison
En ton zèle ardent
De la fin des maisons
D’un nouvel embrasement
.
Ô Maison du Prophète
Tends la main à ces frères
Entends la voix d’un poète
Te souhaitant douces ères
Accepte, en tes aires si larges
Le refuge de Jacob, ses enfants,
Fuyant, en d’errantes barges
La fureur des méchants
Car vous êtes frères de sang
De foi, de race et de terre
Opposés trop longtemps
Par glaives, ors, cimeterres
.
Ô Lieux élevés par la Grâce
Embrasez vos haines futiles
Consumez, de grâce,
Vos jalousies inutiles !
Car, à la fin des temps
Seuls vous seront comptés
Devant Dieu Tout-Puissant
Chaque don, chaque bonté
Et les haines mortes verront
En vos cœurs brûlants
De l’Amour, du Pardon
Les sacres triomphants