top of page

Heureusement

On dit bien
Que pour savourer le bonheur
Il faut connaître le goût du malheur

Oui, c’est vrai
Chaque instant qui nous chauffe le cœur
Est un miracle arraché au monde
Un petit oui qui surmonte et vainc
L’abysse de l’impossible et du néant noir

Pour faire une fleur, un rire d’enfant, un jus d’orange
Il faut un univers en travail, la terre, la pluie, le soleil
Tout s’agite, se fraie et se réjouit
Quand l’instant du bonheur advient

A bien compter, beaucoup de bien se passe,
Sans un entrefilet dans la presse
Et tout cela, dans un océan sans fond ni limite
De possibles horreurs qui ne seront jamais

Mais il y a aussi les temps ternes, les jours gris
Les nuits de sang ou de larmes
Où s’ouvrent nos peaux lasses, nos carapaces
Afin de nous blesser, d’une lumière oubliée

C’est cela la force du bien : un baiser partagé
C’est si beau et pur que, rien que d’y penser,
C’est déjà lui faire pousser des ailes
Et il s’envole, précieux pour toujours

bottom of page