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Des Espoirs

Dieu Grand, où donc le petit
Que la solitude frappe
Rassasie-t-il son appétit
Sans qu’on le pousse à la trappe ?

Dieu Fort, où donc le faible
Que son impuissance terrasse
Se protègera-t-il du crible
Des puissants qui tant amassent ?

Dieu Juste, où donc le failli
Que ses défauts lourds accablent
Sera-t-il moins haï
Des parfaits aux grandes tables ?

Dieu Colère, où donc le doux
Que l’amour a affamé
Échappera-t-il aux loups
Des temples qui l’ont rejeté ?

Dieu Sage, où donc le simple
Que son esprit égare
Sauvera-t-il son cœur humble
Des sciences sans égards ?

-

Petit ! N’envie pas la grandeur
De ceux qui s’élèvent d’eux-mêmes
Aux petits, un grand bonheur :
Être pur est ce que J’aime

Faible ! Reste donc sans force
Pour le mal qui mène le monde
L’innocence sera l’écorce
De ta barque à travers l’onde

Failli ! Ne perds pas espoir
Car si ton cœur s’alourdit
Ce repentir, au grand soir,
Vaincra ce que Diable ourdit

Doux ! Ne crains pas Ma colère
Aux vengeurs Je la réserve :
Aux durs gardes des galères
A ceux que les armes servent

Simple ! Reste tel l’enfant
Que tu fus aux temps gentils
Ta sagesse n’est celle des savants
Ignorant la grâce des petits

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