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Délaisse-moi

Détache-moi de moi-même
De mon pieu idolâtre
Jette-moi au loin
Dans les vagues brunes

Laisse-moi brûler
Ma langue honteuse
Laisse-moi crier au ciel
Ma bouche endormie

Mais les ciels acceptent
Tous nos cris, toujours !
A quoi bon les tancer
Jaune foie d’infidèle ?

Ma honte m’est l’ombre
Des vérités trop tues
Et un corps nu se pare
Des échecs comme d’une toge

Le matin vient éclairci
La nuit se dissout vers nulle part
Que me donne cette vie
À part ce que je m’offre ?

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