Aslan
Aslan est un lion, maure
- Ou un homme, tout simplement ?
Mais, son nom lui porte tort
- Ou nos peurs, sans fondement ?
Il dit fuir la peine, de mort
- Ou la ruine, tout bêtement ?
Une fin, jugement des forts
- Ou la faim, évidemment ?
Il dit sa race Kurde, honnie
- Ou punie, très légalement ?
Et sa langue d’antan, bannie
- Ou permise, officiellement ?
Qu’importe l’argument du drame
Qui pousse l’être à se couper
Les racines, à quitter sa trame
Qui le virent enfant, jouer
Il est là, chez nous, passager
D’un navire lourd à en couler
D’une chair qu’on ne saurait rejeter
Aux requins qui les firent embarquer
Oui, il faut fermer les vannes
L’appel d’air financier
Des trafics, usures profanes
Marchands d’armes, de chair alliés
A cela ne tienne, Aslan
Tienne est la liberté !
Mienne est ma conscience
Traître aux miens, ou frère des réfugiés ?
Je ne t’ai vu dévorer, Fauve craint,
- Ou goûter, tout bonnement ?
Qu’un bon repas, humble mais Saint
- Partagé, fraternellement