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Aile Brisée

Ton envol n’est plus aperçu
Par-delà nos cimes d’hiver
Ton éclat de lumière pâle
Ne signe plus le bleu du ciel

Car, on a parié sur ta chute
On a compté sur ton oubli

Non, ton aile ne couvre plus
La chevelure douce des enfants
Tes yeux paisibles, condamnés
Par des barreaux d’enfer

Oui, on parle de t’exiler
A jamais te bannir de nos rêves

Les ciels glacés ont donc voté
De tendre de rouge nos fins de jour
En présage de sangs innocents
Versés pour le malheur des mères

Hélas ! Leurs seins ont porté
Au champs de mort leur fruit sacré

Mais, redescendras-tu des nuées
Où tu avais trouvé secret refuge ?
Habiter encore nos poitrines épuisées
Par le sifflement des flammes ?

Ou est-ce alors la fin des temps
Le règne pourpre des malins ?

Non ! Reviens, signe de Dieu !
Fais-toi voir au détour de nos pensées
Envole-toi, des autels ouvragés d’or
Et repose-toi, ô Colombe, en paix

En nos âmes, à nouveau sœurs,
En nos cœurs, à jamais frères…

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