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Académie Française

Cher comédien sociétaire,
en ma piaule d'artiste
suffit-il que je me terre?
où chasse-je ces jours tristes,
vous adressant ces vers?

Mes rimes sentent le mirliton
- je suis plutôt prolifique
à bercer par de beaux sons :
mon métier est Musique,
dièses, bémols et demi-tons!

Mais bon, quand bien même
m’effrayent les nobles planches
de vos scènes que j’aime,
il n’est de pages blanches
que de notes je ne sème

C’est donc d’un cœur vaillant
et gai-luron d’esprit
que j’ose ce trait saillant :
cette Franche Comédie
manque-t-elle de sonnant ?

Mon vers a trébuché !
mais seule l’intention compte…
je viens vous présenter
- humble, mais sans honte !
ce que j’ai composé

Mon grand rêve et espoir
est que mes harmonies
enluminent, les beaux soirs,
les galantes réparties
de vos livrets d’histoires

Mon style est fort savant
ma plume, que dis-je : ma souris !
suivit le cours des Grands :
du vieux Bach à Lully
je m’appliquerai autant

Aux belles scènes d’entrées
- ouvertures inouïes,
aux danses enjouées !
que l’on prêterait ouïe
à ces délices mêlés !

On ne s’en souvient guère,
mais Muses s’entraidaient :
elles firent la divine ère
où les traits d’esprit cédaient
aux charmes de nos airs

Donc, permettez-moi
de rêver un peu :
qu’un jour vos toits
trembleront, tels ceux,
mordorés, des opéras!

Il me semble savoir
- ah, je suis fort malin !
Qu’on lardait les histoires
D’arpèges de clavecin
du temps de Poquelin…

Et si Monsieur Racine
saignait cœurs en alarme
Euterpe autant fascine
- parfois jusqu’aux larmes !
du Parnasse à Asine !

Je vous prie donc, Comédiens,
daignez jeter, distraits,
un coup d’oreille, un rien,
à mes petits projets…
ce me ferait grand bien !

Voici donc les liens
qui, dans l’immense toile,
montrent le chemin
- tels l’antique étoile
vers l’œuvre de mes mains :

Or, si par ces routes,
vos conques auditives
se sont plu à l’écoute :
d’une souris hâtive
engagez-moi - sans doutes !

D’ici là, seul je reste
votre très, très Dévoué
- l’esprit franc et leste
artisan à louer
- vous noterez mon geste !

Bien à vous,
Dimitri Arnauts

Ah,! J’allais oublier !
- après toute cette somme
de niais courrier :
dimitri.arnauts@outlook.com
est mon virtuel terrier.

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