top of page

A nos chairs

Ils sont passés
Elles ont vécu

Ils sont oubliés
Elles l’ont su


Des vastes plaines
De la Rus Tatare

Complaintes vaines
L’oubli, notre tare

Des âpres monts
De l’Atlas lointain

Fidèles amonts
Rejetés en vain

Du village flamand
Aux pierres de sables

Ors, Grand-maman,
Que tu crus si stables

Prières, Oncle du Rif,
Que tu fis, éternelles

Pousses d’amandier, ou d’if
Nos vies, trop charnelles

Tirer, las et sombres,
Par berges puissantes

Sous la longue ombre
Des cloches pesantes

Paître, parmi les dattiers,
En tuniques d’ambre

Le sacrifice des piétés
Fleuve du Draa, ou de Sambre

Fermages des vallons,
Ateliers de Senne, de Demer,

Vous courbiez, ces jours longs,
Vos corps, pain amer

Mais vos cœurs chantaient
La Salat ou l’Angélus

Et vos mains pétrissaient
Pour le pauvre, en surplus


A vos bras frêles tendus,
Vers l’enfant qui accourt

Vos pas, lents et ardus,
Vers vos temples d’amour

A vos sourires espérant
Une embrassade ultime

Vos statures de géants
Et nos petons, minimes


Au jour qui un Jour,
Viendra, ce fut promis

Depuis un feu d’amour
A tout cœur conquis


Ils sont passé
Elles l’ont vu

Ils n’ont oublié
Elles l’ont su

bottom of page