L'oubli
En cette journée grise
Me suis mis à penser
Que l'oubli est de mise
Quand on vient travailler
Oublier son bon lit
Où l'on dort avec aise
Rêvant toute la nuit
De parfaites fadaises
Oublier la bonne table
Ou aiment se retrouver
Croisant regards aimables
Les chers et les aimés
Oublier le jardin
Qui bruisse de mille bruits
Lorsqu'au petit matin
Les oiseaux quittent leurs nids
Oublier les verts champs
Qui s'étendent au loin
Parsemés de gourmands
Qui glanent quelque grain
Oublier le ciel vaste
Qui toujours recréé
Déploie avec faste
Ses filaments dorés
Car, il faut s'appliquer
A penser au profit
Que nous devons tirer
De chaque titre émis
Car, il faut retenir
Que nos très chers ors
Ont pour tout avenir
Nos soutes de coffres-forts
Car, il faut bien avoir
En tête et sous la main
Tout un nouveau grimoire
- Formules, pour quel demain?
EB, ESES, SP
Futurs qu'ici l'on vise
S'incrivent pour y rester
En nos cervelles grises
-
Ah! que sont bas tombés
Les saints alphabets
Que prophètes inspirés
Scrutaient jusqu'au caret
Jadis, chiffres et lettres
Parlaient langues masquées
Pour en nos âmes mettre
Signes des choses cachées
Les rouleaux de la loi
Les frises des saints temples
En font encore foi,
Nous serviront d'exemple
De ce qu'il fallait lire
Ce qu'il fallait comprendre
Afin de faire élire
Son âme hors de la cendre
Qu'allons nous emporter?
Que seront nos souvenirs
Quand seront effacés
Le meilleur et le pire?
Dimitri Arnauts
Le 17 Mars 2017