Le chat
Ce chat, aux yeux de braise,
Au sourire sournois
Alangui sur sa chaise
Fier de son doux minois
Ce matou hiératique
Pose en grand félin
Tel Bastet l'antique
Dieu caché égyptien
Que cache donc ce regard?
Ces pupilles en amande
Désirant nos égards
Caresses donc quémandent?
Sous sa pelisse brillante
Il ronronne déjà d'aise
A l'idée alléchante
De bondir de sa chaise
Au moindre souriceau
Qui poindrait bout de nez
De son petit nid chaud
Aux fins de le gober
Plus malin que renard
Il reste immobile
Pourtant prêt au départ
D'un leste saut habile
Il guette la caverne
Aux pieds du mur rongé
Avide de mettre en berne
Vie de mustélidé
Mais en bon philosophe
Il garde son aplomb
Attend la catastrophe
Comme le fit Platon
Ainsi donc va le monde:
Un chat sait patienter
On le sait à la ronde:
Souris se font croquer
Dimitri Arnauts
le 2 Mai 2021