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Chants de Scourmont  I

J’ai voulu jeter
à la fosse ma vie,
M’avorter, tout abandonner
aux mondes

Mais, tu as refusé
mon reniement
Et ma nuit sans fin
ne dura pas

Tu as brisé
le triomphe du Malin
Tu t’es pressé
pour me réveiller 


Je marche à nouveau
parmi les arbres
Et les oiseaux rient,
joyeux, quand je passe

Tu me montres, espiègle,
l’écureuil qui bondit
Quand je pense à toi :
un papillon clair !

Le soleil du matin
m’éblouit parfois :
Ta gloire paraît,
et les branches s’écartent 

De cette souche de châtaignier,
large comme une table,
Quelques rameaux tentent
leur chance

Des ifs sombres, que l’on sait lents
mais tenaces, 
S’habillent
de pousses serrées

Ces haies de buis
entre les tombes,
Sont si fraîches,
—  comme une joyeuse entrée !

Même l’ombre qui court
sur les pierres jointes
Semble bleue
—  comme l’aurore

Et les cloches,
amies des campagnes,
M’appellent,
—  comme avant

 

Dimitri Arnauts
A l’Abbaye Notre-Dame de Scourmont,
Le 4 Mai 2022

 

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