A Théo
Ne sait que choisir,
Pendant l'heure de pause,
Boulot veut finir,
Par ce temps morose
Que vais-je donc faire?
Enfiler mon frac?
Aller humer l'air?
Passer à la fnac?
Manger un sandwich?
En plus des tartines?
Mais je ne suis riche...
Tu sais la contine!
Je vais donc rester,
Rivé au bureau,
Et un peu tenter
D'agencer des mots
A peine commencé
A pondre des rimes,
Que c'est terminé:
A nouveau, on trime!
Ah ! le train d'enfer,
Ritme peu amène,
Choses à ras de terre,
Qui le monde mènent
Argent, toujours plus !
L'on veut acquérir,
Pour gagner en sus,
De quoi se nourrir
Mais, au bout d'un temps,
Quand jeunesse passe,
On se dit vainement :
Qu'un peu on se lasse !
A devoir choisir
les choses utiles,
au lieu d'aboutir
dans l'art, si futile,
De faire des vers
- même nombre de pieds -
qui ont don de plaire
Par sons accordés
Aussi, vite j'abrège
car, comme hier,
je cache ce manège
à mon manager!
Elle est fort tonique,
Et s'appelle Carine
Mais, veut qu'on s'applique
Bien - dès les matines !
Ainsi, à ce soir,
- Si Dieu veut qu'il fusse -
Je remets mon art,
Au retour en bus
Mais, avant cela,
Je vais sacrifier
Ces versets sympas
A une amitié
Le bon Théodore,
- Etant très patient -
Mon talent adore
En se demandant
Si un jour viendra,
- Le temps se fait long -
Ou il entendra
Résonner mes sons
D'ici ce jour faste,
En guise d'avant-goût,
Je lui envoie, chaste,
De mes rimes, un bout
Car, voici un art
Que je lui envie
De montrer, sans fard:
Prose, et poésie!
Dans sa langue grecque,
Apprise de sa mère,
Il atteint la Mecque,
- En vrai fils d'homère -
Des écrivains dignes,
Par leur longs romans :
Eviter la guigne
De manquer d'argent!
Par travail ardu,
Et recherches sages,
Il nous a pondu
Ses plus belles pages
Certes, c'est une prose
Pleine de bonheur,
Qui la rime n'ose,
- Mais il a... sa soeur! -
A ce-qu'il m'a dit,
Elle aussi, est ivre
De coucher, bien dit,
Poésies en livres
C'est donc de famille,
On sait, à Patras:
Trésors de Patrie,
Que ces deux Kollias!
Si un jour, fortune
Vient à nous sourire,
Nous verrons la lune,
Du port de Palmyre
Car, je serai hôte
- Il est de bonté -
De son île haute
Et fort escarpée
Ou poussent bruyères,
Figues, et citronniers,
Ou les pauvres hères
Viennent balader
Sur une colline,
Face au flots azurs,
Une brise caline,
Faite d'un air si pur
Caresse les tuiles
Les pièrres burinées,
Et coule comme l'huile
Sur sa maisonnée
Une maison si blanche,
Sous un ciel si bleu,
Qu'on croirait qu'un ange
Y habite heureux
En bas, au village,
Place du marché,
On vient du rivage :
Poissons frais pêchés
On dit qu'un Nobel
De littérature
Réside par-là,
En pleine nature
Moi, je sais fort bien
De qui l'on discute:
C'est un vieux copain,
- Jamais une dispute! -
Car, de temps et temps,
- Entre deux concerts -
J'y vais bien confiant
Présenter mes airs
'Fais aux songes trève!',
Tu me diras vite...
Mais, si l'on ne rève,
Vite la messe est dite!
Ici donc, en fin,
J'arrète mes rimes,
Et reprends, sans entrain,
Mon travail sans frime....
Un ami,
Qui te dit :
Merci !
Dimitri Arnauts
Le 14 Octobre 2010