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A nos chairs

 

 

Ils sont passés

Elles ont vécu

 

Ils sont oubliés

Elles l’ont su

 

 

Des vastes plaines 

De la Rus Tatare

 

Complaintes vaines

L’oubli, notre tare

 

Des âpres monts

De l’Atlas lointain

 

Fidèles amonts

Rejetés en vain

 

Du village flamand

Aux pierres de sables

 

Ors, Grand-maman,

Que tu crus si stables

 

Prières, Oncle du Rif,

Que tu fis, éternelles

 

Pousses d’amandier, ou d’if

Nos vies, trop charnelles

 

Tirer, las et sombres,

Par berges puissantes

 

Sous la longue ombre

Des cloches pesantes

 

Paître, parmi les dattiers,

En tuniques d’ambre

 

Le sacrifice des piétés

Fleuve du Draa, ou de Sambre

 

Fermages des vallons,

Ateliers de Senne, de Demer,

 

Vous courbiez, ces jours longs,

Vos corps, pain amer

 

Mais vos cœurs chantaient

La Salat ou l’Angélus

 

Et vos mains pétrissaient

Pour le pauvre, en surplus

 

 

A vos bras frêles tendus,

Vers l’enfant qui accourt

 

Vos pas, lents et ardus,

Vers vos temples d’amour

 

A vos sourires espérant

Une embrassade ultime

 

Vos statures de géants

Et nos petons, minimes

 

 

Au jour qui un Jour,

Viendra, ce fut promis

 

Depuis un feu d’amour

A tout cœur conquis

 

 

Ils sont passé

Elles l’ont vu

 

Ils n’ont oublié

Elles l’ont su

 

 

Dimitri Arnauts

Le 1er Novembre 2022

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