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Une belle nouvelle

Que voilà une belle nouvelle:

A peine mon souhait émis,

Voici tout le monde en selle

Sous au portefeuille pris

 

Afin d'aller quérir au loin,

Un machin vendu fort cher

Pour remplir ce besoin

D'entendre au mieux mes airs

 

Enchanter de fines oreilles,

Grâce au merveilleux engin,

Vaut sans doute un peu d'oseille -

Qui sera rendue demain

 

Mon concert pour violon

Que je veux mettre en vue,

Je ne le trouve pas si long

Que l'écoute en soit ardue

 

Mais, si trompettes et tambours,

D'ordinaire d'un beau vacarme,

Grinçaient à faire fuir un sourd,

Je passerais du rire aux larmes

 

Merci donc à notre sénior,

D'enfourcher sa haridelle

Non pas pour rouler sur l'or,

Mais pour aider de plus belle

 

Votre cher fils désargenté

Par un train de vie futile,

Compte un jour vous inviter,

Rats des champs chez rat de ville!

 

Non pas a venir goinfrer

Autour d'une noire table,

Mais à venir écouter

Un spectacle admirable

 

Dans belle salle en soirée,

Grâce à noble bout de bois,

Grand concert fort acclamé,

Un vieux russe donnera !

 

Au premier rang, il y aura,

Au milieu de gens émus,

Ma maman, et mon papa,

Tout fiers d'avoir entendu

 

Une belle partition,

Ecrite fort patiemment,

Pour tirer, d'un violon,

Les meilleurs sentiments

 

Blanches, noires, demi-soupirs

Bondissant à travers l'air,

Les oreilles feront rougir

A tant d'accords éphémères

 

De tout coeur donc, grand merci

- D'abord au bon Dieu -

Puis à vous deux aussi,

De m'aider au mieux!

 

A devenir, peu à peu,

Par vie de disciple,

Un artiste très heureux

De son long périple

 

Allant, du simple ignorant

Tâtonnant dans l'ombre,

Mû par un idéal grand

D'enchanter les nombres

 

Vers un être accompli

et versé dans l'Art,

Qui - par Bach ou Rossini -

Presque me rendra Mozart

 

Cantates et psaumes,

Paroles d'un grand Dieu,

Font au coeur un beaume

Pour jeunes et vieux

 

Qui, brisés par la vie,

Au hasard de leurs pas,

Trouvent que l'Harmonie

Fait fondre leurs tracas

 

Mélodies et contrepoint,

Loin des lettres mortes,

Font resouffler l'esprit saint,

Piano comme forte

 

Cantabiles et adagios

Animent la marche,

Des pélerins et héros

Qui construisent l'arche

 

Où iront se réfugier,

Loin des désaccords stridents,

Le Bon, le Vrai, la Beauté,

pour les simples gens

 

Qui comme moi, non éduqués

A la vaine science,

Des sons trop compliqués

Ont fort bien conscience

 

Que tout don - immérité -

De savoir faire belles phrases

par des sons bien ajustés,

Vaut qu'on en rende grâce

 

A notre Dieu bien premièrement,

A nos idoles ensuite,

A nos parents dernièrement:

Naissance n'est pas fortuite!

 

En arrivant par bois et champs,

Pistache me fait la fête !

Tenue par un fil vigilant,

Par la grille elle me guette

 

Merci encore, chers parents,

Pour toutes les tables prêtes,

Pour mon linge bien blanc,

Et ma belle chambrette

 

Pour le spectacle du jardin

Etageant frondaisons pérennes,

Où ces teintes de vert sans fin

Me rapellent l'ancien Eden

 

Même s'il n'y pousse radis,

Tomates, courgettes ou concombres,

Les oiseaux du paradis

Y rient dans l'ombre

 

A nos quotidiens soucis

Ils ne pensent guère,

Bien qu'ils savent, eux aussi,

Que la vie est chère!

 

Ils se disent à plein gosier,

Combien ils ont du bonheur

De pouvoir ici résider,

Comme moi, en cette demeure

 

Faite de nos peines et nos labeurs

Et bien qu'un peu elle perçe,

Elle nous remplit de sa chaleur

Même quand le froid nous gerçe

 

Le temps ne pourra la détruire,

La pluie n'en viendra pas à bout

Car, si fortune vient me sourire

On la restaurera d'un coup!

 

En attendant ce juste retour,

Je me permets de vous emprunter,

Faisant appel à votre amour,

Ces quelques fonds, vite dépensés !

 

Bref, venons en au faits:

Pour de nouveaux écouteurs

Il en coûtera - tout net -

Quelque 170 EUR...

 

Dimitri Arnauts

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